NS Avocats Bail commercial et expropriation : comprendre ses droits et obtenir réparation

L’expropriation d’un local commercial impacte directement les droits du locataire titulaire d’un bail commercial ou d’un fonds de commerce. Cette procédure soulève des enjeux importants en matière de rupture de bail, d’indemnisation et de réinstallation, nécessitant une compréhension précise du cadre juridique applicable.

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Les conséquences de l’expropriation pour le locataire commercial titulaire d’un bail commercial et/ou d’un fonds de commerce

Les impacts de l’expropriation sur le bail commercial et le fonds de commerce

L’expropriation entraîne l’extinction automatique du bail commercial à la date du transfert de propriété, sans que le preneur puisse s’y opposer. Cette extinction est de plein droit et ne constitue pas une résiliation du bail au sens classique du terme.

Pour le locataire commercial, cette situation présente des particularités importantes :

  • Impossibilité de céder le fonds de commerce : L’expropriation peut rendre impossible la cession du fonds de commerce, particulièrement si l’emplacement constitue un élément essentiel de sa valeur.
  • Rupture anticipée du bail : Contrairement à une résiliation ordinaire, l’expropriation peut intervenir à tout moment, sans considération pour la durée restante du bail commercial ou les investissements réalisés par le locataire.
  • Perte du droit au renouvellement : Le locataire perd son droit au renouvellement du bail et l’indemnité d’éviction qui aurait pu être due en cas de non-renouvellement par le bailleur. Ce qui implique de bénéficier d’une indemnité liée à l’expropriation.
  • Impossibilité de céder le fonds de commerce : L’expropriation peut rendre impossible la cession du fonds de commerce, particulièrement si l’emplacement constitue un élément essentiel de sa valeur.

Indemnisation du locataire commercial

Le locataire commercial exproprié a droit à une indemnisation complète de son préjudice direct, matériel et certain.

L’indemnité principale

Cas où le déplacement du fonds est impossible :

Si l’exploitation ne peut être transportée dans un autre local, l’expropriation entraîne la disparition du fonds de commerce. Dans ce cas, le commerçant exproprié a droit à une indemnisation qui doit être fondée « sur la situation existant avant le commencement de l’opération d’aménagement », conformément à l’article L. 314-6 du Code de l’urbanisme.

Elle correspond à la valeur des éléments du fonds de commerce perdus du fait de l’expropriation, notamment :

  • La clientèle attachée aux lieux,
  • Le droit au bail,
  • Les aménagements et installations réalisés par le locataire.

Il doit être rappelé que dans l’hypothèse où le fonds aurait disparu avant la date de la déclaration d’utilité publique, la perte de revenus liée à cette disparition ne saurait trouver sa cause dans la mesure d’expropriation. Dès lors, cela n’ouvrirait pas droit à indemnisation à ce titre.

Cas où le déplacement du fonds et possible :

L’autre cas est celui où le déplacement du fonds est possible sans perte de celui-ci. Dans pareille hypothèse, il est ouvert à l’expropriant de s’exonérer du paiement de l’indemnité d’éviction en offrant au locataire :

  • Un local équivalent situé dans la même agglomération, ou
  • Une indemnisation couvrant les seuls frais de déplacement.

La notion d’équivalence du local offert doit être comprise tant sur le plan matériel que juridique. 

Les tribunaux et cours interprètent rigoureusement cette exigence d’équivalence. Par exemple, une décision de cour d’appel a été invalidée pour avoir jugé qu’une offre de bail respectait les critères légaux d’équivalence, sans examiner les contestations du locataire concernant :

  • Les limitations apportées à l’usage du local dans le nouveau contrat comparativement au précédent
  • Le fait que le nouveau bail ne comportait pas de disposition permettant la sous-location, contrairement au contrat d’origine

Lorsqu’un espace équivalent est suggéré, le preneur peut également réclamer :

  • Un dédommagement pour les frais de déménagement
  • Une compensation pour la perte temporaire de jouissance

De plus, le commerçant exproprié est en droit de solliciter réparation pour la perturbation commerciale engendrée par l’expropriation, quand cette perturbation occasionne un dommage distinct de celui déjà indemnisé par le versement de la valeur intégrale du fonds et par l’indemnité de remploi.

Les indemnités accessoires, ces indemnités couvrent les frais annexes liés à l’expropriation

La perte d’exploitation pendant la période de transfert

  • Frais de déménagement,
  • Frais de réinstallation,
  • Frais de publicité pour informer la clientèle,
  • Pertes sur stocks,
  • Frais d’adaptation des matériels à un nouveau local.

L’indemnisation accordée doit couvrir la totalité du préjudice, mais uniquement celui qui est directement causé par l’expropriation. Les conséquences indirectes, telles que la dépréciation d’autres biens appartenant au commerçant du fait des travaux effectués sur les terrains expropriés, ne sont pas prises en compte dans le calcul de cette indemnité.

Les tribunaux et cours appliquent strictement le principe selon lequel l’évaluation du fonds de commerce doit se faire à la date du jugement de première instance. Pour déterminer le chiffre d’affaires servant de base au calcul, le juge est tenu de considérer les données antérieures à la décision de première instance, même si ces informations n’étaient pas disponibles lors de cette première audience.

Cas particulier : l’expropriation partielle d’un local commercial

Lorsque l’expropriation ne concerne qu’une partie des locaux commerciaux, deux situations peuvent se présenter :

  • Si l’exploitation peut se poursuivre : le locataire conserve son bail sur la partie restante, mais peut obtenir une indemnisation pour :
  • La réduction de surface
  • La perte de clientèle liée à cette réduction
  • Les travaux d’adaptation nécessaires
  • Si l’exploitation devient impossible : le locataire peut demander l’expropriation totale du bien. L’article L. 242-1 du Code de l’expropriation pour cause d’utilité publique prévoit que lorsque l’expropriation ne porte que sur une portion d’immeuble bâti et si la partie restante n’est plus utilisable dans des conditions normales, l’exproprié peut demander au juge l’emprise totale de son bien.

Les conséquences de l’expropriation pour le locataire commercial titulaire d’un immeuble ou d’un local commercial, industriel artisanal ou d’activités

Le propriétaire d’un immeuble commercial concerné par une procédure d’expropriation se voit privé de son droit de propriété. Il bénéficie toutefois d’une indemnité qui doit couvrir l’intégralité du préjudice direct, matériel et certain causé par l’expropriation.

Cette indemnité comprend :

  • La valeur vénale du bien exproprié,
  • Une indemnité de remploi destinée à couvrir les frais d’acquisition d’un bien de remplacement,
  • D’éventuelles indemnités accessoires (frais de déménagement, perte temporaire de loyers, etc.).

Situations particulières

Cession du fonds après l’ordonnance d’expropriation

Il est important de noter que l’ordonnance d’expropriation, si elle éteint le droit au bail, ne fait pas disparaître le fonds de commerce. En conséquence, le titulaire du fonds peut céder celui-ci même après la parution de l’ordonnance d’expropriation.

Dans ce cas, la cession du fonds emporte, sauf clause contraire incluse dans l’acte, cession de la créance d’indemnité d’éviction due au cédant par l’expropriant.

Cas des autorisations administratives précaires

La jurisprudence a connu des évolutions concernant les situations où un fonds de commerce est exploité en vertu d’autorisations précaires.

Traditionnellement, lorsqu’un fonds de commerce était exploité sous simple autorisation de voirie sur un terrain faisant l’objet d’une expropriation, les tribunaux jugeaient que le propriétaire ne pouvait prétendre à une indemnisation du fonds, au motif que la disparition de ce fonds ne se rattachait pas directement à l’expropriation.

La jurisprudence a progressivement assoupli cette position. La Cour de cassation a reconnu à ce titre le droit à indemnisation d’un restaurateur qui avait perdu l’usage d’une terrasse à la suite d’une expropriation, bien que cette terrasse n’ait été exploitée que sous une autorisation précaire et gratuite.

L’élément déterminant retenu par la Cour de cassation fut que l’autorisation était toujours valide au moment de l’expropriation, établissant ainsi un lien de causalité direct entre la procédure d’expropriation et le préjudice subi par l’exploitant, justifiant dès lors une indemnisation.

Cette évolution jurisprudentielle témoigne d’une meilleure prise en compte des préjudices économiques réels subis par les commerçants, même lorsque leur droit d’occupation est juridiquement précaire.

L’importance d’un accompagnement juridique par un avocat spécialisé en matière de baux commerciaux et d’expropriation

Face à la complexité des procédures d’expropriation et à leurs enjeux financiers importants, il est essentiel de se faire accompagner par un avocat spécialisé en droit des baux commerciaux.

Notre cabinet d’avocats vous propose un accompagnement sur mesure à chaque étape de la procédure :

Pour les locataires commerciaux

  • Évaluation du préjudice subi,
  • Valorisation du fonds de commerce,
  • Négociation des indemnités d’expropriation,
  • Vérification de l’équivalence des locaux proposés en remplacement,
  • Estimation des coûts de transfert,
  • Valorisation de toutes les indemnités accessoires, comme les frais de réinstallation,
  • Mise en œuvre des droits de priorité,
  • Défense des intérêts en cas de trouble commercial spécifique,
  • Calcul des pertes d’exploitation,
  • Recherche de solutions alternatives (identification de locaux de remplacement, négociation avec l’expropriant pour un relogement)
  • Défense judiciaire (représentation devant le juge de l’expropriation, contestation des offres insuffisantes, etc.).

L’expropriation pour cause d’utilité publique constitue une procédure exceptionnelle qui a des conséquences importantes sur la vie de l’entreprise, son fonds de commerce et, d’une façon générale sur les locaux et immeubles dans lesquels sont exploités des activités professionnelles, de bureau, commerciales, artisanales et industrielles.

Qu’il s’agisse de la disparition d’un immeuble, d’un local, d’un fonds de commerce ou de son transfert dans un autre local, les enjeux financiers sont considérables tant pour les bailleurs que pour les preneurs.

La législation et la jurisprudence ont mis en place un ensemble de garanties visant à assurer une juste indemnisation des préjudices subis. Toutefois, la mise en œuvre de ces garanties nécessite une connaissance approfondie du droit de l’expropriation et du droit des baux commerciaux.

Notre cabinet d’avocats met son expertise à votre service pour vous accompagner dans la défense de vos intérêts face aux procédures d’expropriation. N’hésitez pas à nous contacter pour une analyse personnalisée de votre situation.

Face à un projet d’expropriation, n’hésitez pas à nous consulter dès les premières étapes de la procédure. Une intervention précoce permet souvent de mieux préparer votre dossier et d’augmenter significativement vos chances d’obtenir une indemnisation à la hauteur de votre préjudice réel.

Cet article a une valeur informative générale et ne constitue pas une consultation juridique personnalisée. Pour toute question spécifique concernant votre situation, nous vous invitons à prendre contact avec notre cabinet pour un rendez-vous de consultation.

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